*** ***

jeudi 19 avril 2007

Analyse sémantique ... ou Anne et Lise c'est mantique (1)

Je vous ai déjà parlé de l’analyse relationnelle mais il existe un outil complémentaire que l’on appelle la « sémantique générale ». Qu’est-ce que cette nouvelle bête. D’abord elle n’est pas nouvelle car elle a été développée par Alfred Korzybsky dans les années 30. Mais que dit-elle ?

Elle dit que le mot chien ne mord pas !

Ce n’est pas le mot « chien » qui mord mais l’idée ou la chose que l’on associe au mot. D’ailleurs comme nous disons : « Un chien mord » nous pourrions dire : « Une mouche mord » si nous remplacions le mot « chien » par le mot « mouche » en considérant que le mot « mouche » représente la même chose que le mot « chien ». Et que la « chose » soit représentée par le mot « chien » ou par le mot « mouche », la chose vous mordra de la même façon.

D’ailleurs Shakespeare s’y est déjà essayé dans Roméo et Juliette lorsqu’il dit :
« Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s'appellerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu'il possède... Roméo, renonce à ton nom ; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière. »

Ainsi nous sommes soumis à nos sentiments et à nos impulsions liées à la façon dont nous appréhendons le monde. Pour reprendre la citation de Shakespeare, nous pourrions en faire l’analyse suivante. Selon la personne à qui vous allez offrir un bouquet de roses, elle y mettra une signification différente. C’est un signe de son amoureux pour la jeune femme, un travail de longue haleine pour le rosiériste ou encore, au veuf, cela lui rappelle son épouse qui aimait tant ces fleurs. Vous voyez bien que chacun y met une connotation différente.

Vous avez donc compris que si on ne définit pas le « territoire » auquel se rapporte une chose, la « carte » qui la représente sera différente et la communication impossible. Plus on se rapproche du territoire plus la communication est fluide.

Aristote nous disait que les choses devaient être soit bien soit mal. En cela il avait tord car la sémantique générale nous apprend qu’une chose peut être à la fois bien et mal selon l’angle sous laquelle on la regarde. Vu comme cela vous comprendrez que tout jugement de valeur devient une source de conflit car tout le monde n’a pas les mêmes cartes pour apprécier un territoire donné.

(1) Mantique c'est, dans l'Antiquité, l'ensemble des pratiques divinatoires

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La sémantique générale vue par Anne et Lise, c'est bien mais il faudrait y ajouter deux autres copines : parcimonie et modération.
Après Korzybski allons-nous assister à la sémantique générale du taureau ?
Bon début, malgré quelques petits amalgames, pas très graves.
Pierre