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jeudi 22 mars 2007

Labyrinthe

L’autre jour j’ai visité le labyrinthe de Chartres. Magnifique œuvre du 13ème siècle pleine de symboles religieux fondés sur la symbolique des nombres. Pour n’en citer qu’un seul, je prendrai la longueur du parcours de ce labyrinthe qui fait 888 pieds. Ce nom représente "Jésus" qui en grec s’écrit IHSOUS (malheureusement mon blog ne tient pas compte des lettres grecques) . Comme chez les romains, les lettres ont chacune une valeur. La somme des valeurs des lettres totalise 888.

Et tout le labyrinthe est ainsi. Un vrai travail de mathématicien.

Mais ce qui est le plus intéressant est cette notion même de labyrinthe. Ce parcours initiatique qui peut représenter notre vie : allers et retours, obstacles, long chemin, errance, pour finalement arriver en un point dont on ne sait rien.

Comment est votre vie ? La mienne est ainsi. Un jour dans un sens, le lendemain dans l’autre. Nous traversons les jours et le temps en cherchant quelque chose mais sans vraiment savoir quoi. La quête de chacun est un parcours difficile. Recherche du Graal ou du Bonheur. Le bonheur est pour demain mais à force de l’attendre pour demain on passe parfois à côté.

« Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie » disait Ronsard dans le sonnet à Hélène. S’agit-il de prendre son bonheur en vivant au maximum ou en vivant au présent ? Mais si finalement le bonheur était le chemin et non le but. Chaque instant devient notre moment d’éternité. Ainsi le labyrinthe est organisé à Chartres pour en atteindre le centre cosmique représentant le « Paradis ». Le chemin est parcouru avec l’aide de Jésus (Cf. les 888 pieds ci-dessus), Jésus qui nous aiderait à parcourir le chemin pour atteindre le Paradis.

Dans la symbolique grecque, c’était exactement le contraire. Thésée entre dans le labyrinthe pour tuer le Minotaure. Il accroche à lui un fil que Ariane lui a donné pour pouvoir ressortir du labyrinthe et recouvrer sa liberté. Dans le labyrinthe grec, il faut en sortir pour accéder à la béatitude après voir tué le monstre. Nous devons nous aussi tuer notre monstre intérieur pour parvenir au bonheur.

En faisant la synthèse des deux, nous devrions parcourir deux fois le labyrinthe.

Une première fois nous y entrons - au fond de nous-mêmes - pour tuer le monstre qui y habite. Et, à l’aide de la Femme, nous pouvons en sortir. « La femme est l’avenir de l’homme » nous dit Aragon dans Le Fou d’Elsa mais elle est également son sauveur. Grâce à elle, nous pouvons sortir de notre labyrinthe intérieur, sortir de nos embûches et retrouver la Liberté.

Une fois ce chemin humain parcouru, nous pouvons suivre le chemin divin (dans mon esprit terme de « divin » doit être pris sur le plan métaphysique et non pas religieux). Sur ce chemin nous sommes accompagné par le Fils, lumière de Dieu, qui nous éclaire. C’est le sens du labyrinthe de Chartres.

Croyant ou non croyant nous pouvons en tirer les enseignements pour notre vie pour parcourir ce chemin vers la transcendance après avoir tuer notre monstre intérieur. Mais la première étape reste effectivement de tuer son monstre intérieur. Là, je n’ai pas de recette et je ne suis pas meilleur que les autres. Le fait de voir ce que je dois faire ne me donne pas forcément de solution pour y arriver. Et peut être que cette vision me rend un peu plus malheureux que celui qui ne verrait rien. Mais voilà, on ne se refait pas.

Alors, je vais vous quitter pour aller boire une bonne bouteille de vieux vin avec des amis et partager notre amour et nos angoisses … et peut-être nos solutions.

A votre santé !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cette pensée me laisse perplexe et nécessiterait que nous puissions en débattre! Libres, libres......une notion que j'ai du mal à intégrer!
"Faisons donc l'amour sans amour et nous serons libres, tranquilles et apaisés. Car de la source même du plaisir surgit je ne sais quelle amertume qui prend l'amant à la gorge."
Qui suis-je??????